TOUR ULM DES JEUNES 2023. Par Alain Marianne.
Etape 5
Ce matin à Pons le ciel est voilé. Une petite pluie fine est tombée dans la nuit.
Les conditions MTO ne sont pas favorables sur Saint Julien. Il va falloir attendre que le ciel s’éclaircisse sur notre destination.
On en profite pour faire un check complet de la machine. Nous devons faire un contrôle de la mécanique de notre ULM avant chaque vol. C’est dans l’ADN de chaque pilote ULM. En avion interdiction d’ouvrir le capot moteur et de toucher à la mécanique.
Notre FK9 est en pleine forme. L’équipe des mécaniciens du CAMI a fait le nécessaire avant notre départ (Merci Guy et Guillaume).
Quelques vis de trappes de visite à resserrer sur le fuselage et les ailes.
Nous échangeons autour des machines entre pilotes en attendant l’autorisation du départ. L’ambiance est détendue.
On revoit une dernière fois notre route, les zones actives, les fréquences, les classes traversées et les contraintes associées.
C’est une bonne révision pour Mathilde.
Nous avons choisi de faire un trajet direct et suivre les points tournants proposées par Michèle détachée de la DGAC sur le tour pour le suivi de nos navigations. Le départ tardif nous force à cette option. Le programme de l’après-midi est chargé et de nombreuses activités sont prévues donc pas question de partir en balade.
Nous obtenons enfin l’autorisation de départ de la part de l’organisation. Le parcours est couvert en une heure.
A l’arrivée sur le terrain petite surprise. Les contrôleurs décident de nous faire passer sur la piste en dur, la 25.
Nous pensions pouvoir faire un test sur la piste en herbe pour un touché.
En final nous recevons l’avertissement d’une piste en pente descendante avec de fortes turbulences en seuil de piste. On nous demande de prendre nos dispositions pour ne pas effacer la piste avec une vitesse trop importante. Nous réduisons notre vitesse dans la tolérance permise et visons le point d’aboutissement mais la déclivité de la piste et l‘effet de sol nous surprennent Mathilde et moi. La machine se pose, léger rebond, nous ratons la première sortie du taxiway qui est dans les premiers 300 m de la piste. Vitesse contrôlée nous quittons le bitume pour rejoindre le terrain ULM en herbe contigu. Au roulage sur le chemin du parking nous faisons une première analyse de cet atterrissage très perfectible. Il fallait viser un point d’aboutissement en amont du seuil de la piste pour pouvoir sortir à la première bretelle et profiter de la partie plate sur le début de piste.
Une bonne leçon que Mathilde ne va pas l’oublier. On peut toujours faire mieux.
C’est la quête sans fin de la perfection que recherche le pilote, le vol parfait où tout est sous contrôle et réalisé dans la facilité.
Une utopie peut être?
Nous sommes accueillis par le président du club local. Le général Patrick de Rousiers.
Nous sommes encore assis dans la machine Mathilde et moi. Il écoute avec attention notre conversation sur l’atterrissage et confirme notre hypothèse d’anticiper la position du point d’aboutissement. Il est propriétaire d’un ULM FK12 (biplan de voltige) qui est garé juste en face de notre machine.
Il est curieux de voir notre FK9 qu’il semble apprécier.
Nous rencontrons aussi le vice-président du CAMI, Pierre Lecoq, qui vole sur cette plateforme et qui vient d’obtenir son brevet ULM sur un EV97 Evektor. Il a suivi notre prose sur le site du CAMI et est venu à notre rencontre par amitié.
Repas rapide le midi et voici que commencent les activités de l’après-midi. Trois conférences pour commencer.
Une par Patrick de Rousiers qui nous présente sa carrière et distille ses conseils à nos jeunes pilotes. Il a posé sur la table sa casquette de Général d’Armée Aérienne et son casque de pilote de chasse (Mirage 2000, F1 CT/ CR, Rafale). Mon regard se porte sur Simon je sais que c’est ce qu’il souhaite faire comme carrière. Le discours et clair et alterne entre son expérience de chasseur, sa vie de commandement, de pilote ULM d’aujourd’hui et de président de club.
On enchaine par les retours d’un des derniers pilotes de Concorde au moment de l’arrêt de la machine. Nous avons droit à quelques anecdotes qui font rires l’audience. Une sacrée machine et de sacrés pilotes.
On termine par un pilote Air France en activité qui est passé par l’option mécanicien aéronautique avant de parvenir au graal. Ne rien lâcher, croire en soi et ne pas se décourager, c’est un message à destination de nos jeunes. Cela se termine par une annonce du second recrutement pour cette année pour les Cadets d’Air France. Je fixe Mathilde. Elle est une des premières à se manifester quand on demande qui veut devenir pilote professionnel.
On enchaine par un vol découverte pour nos jeunes. Ce sera vol en patrouille en ULM avec comme leader le Général Patrick de Rousiers. Trois machines locales seront mises à disposition : Un Evektor, un Zenair 601 et un Super Guépard.
Un magnifique cadeau pour nos « padawans». Simon et Mathilde sont ravis.
Le soir nous aurons du cochon grillé avec des fèves. A Nogaro nous avions eu un méchoui avec des haricots. C’est le privilège de la vie au grand air.
L’odeur a chatouillé nos narines depuis le milieu de l’après-midi. Coucher de soleil sur les hauteurs de Saint Junien où se trouve le terrain. Nous retournons rapidement tous dans nos tentes après le repas et la douche. Nous sommes en cercle comme les campements des pionniers dans les films sur le Far West. Le tour fera sa dernière étape demain. Nous partirons pour Saint Lieux de Lavaur pour atterrir sur une piste ULM de 280 m, non accessible pour nous avec le FK9, car interdite par le règlement du club qui nous limite à 400 m! On se posera à Gaillac avec d’autres machines qui sont aussi soumises à des limitations.